L’âge d’or, un récit médiéval prenant et beau mais manquant d’originalité.

Ce n’est pas toujours positif d’entendre trop de bien d’une œuvre. On a alors tendance à avoir des attentes trop hautes ou en décalage avec l’œuvre. J’ai l’impression que c’est un peu le cas de ma lecture de L’âge d’or. Depuis déjà plusieurs années, j’ai bien envie de découvrir l’art de Cyril Pedrosa (Portugal) et la sortie des deux tomes de cette BD qui a été suivie d’un beau succès fut l’occasion pour moi d’enfin aborder cet auteur. Si Cyril Pedrosa est le dessinateur, c’est Roxanne Moreil, une autrice que je ne connais pas qui est au scénario.

Je le dis donc d’emblée, j’ai bien aimé la lecture de ce dytique tout en étant un peu déçu, du fait que l’œuvre ne répondait pas à mes attentes.. un peu dommage..

Cette bande dessinée raconte l’histoire d’un royaume qui change d’ère avec la mort de son roi. Il va s’en suivre une classique lutte pour le pouvoir entre les enfants, la femme du défunt roi et les autres puissants du royaume. Le duo d’auteur(ice)s a choisi comme personnage principal la fille du roi.

J’ai beaucoup aimé un passage montrant une communauté féminine vivant au fond de la forêt bien que le traitement du sujet soit expédiée dans la seconde partie du récit.

En soi, les 2 tomes se lisent tout seul et sont agréables mais je trouve que l’ensemble reste très classique, lisse et ne propose au final pas beaucoup de choses en termes de propos, de personnages ou de moments forts. La dernière partie du récit semble aller trop vite, tout est un peu trop facile avec des deus ex machina à tire larigot et des morts successives manquant cruellement d’impact. Si le début du récit promettait beaucoup pour finalement ralentir en fin de premier tome avant de repartir de plus belle au début du second.. je trouve l’ensemble plaisant mais trop maladroit et oubliable.

Je me répète mais mes attentes étaient sans doute trop élevées pour apprécier cette bd à sa juste valeur.

L’âge d’or parle en toile de fonds des perpétuelles luttes de pouvoir des hommes.

Pour ce faire, la scénariste reprend les classiques trahisons familiales, le chevalier dévolu, le trésor perdu qui en cache un autre, une belle époque de jadis désormais révolue (l’âge d’or), l’oppression des hommes et les rêves d’égalité et de liberté. Le peuple qui se soulève. Les décisions et rêves irréalistes du personnage principal. En soi tous ses thèmes sont bien traités et forment un tout cohérent mais l’ensemble est assez classique et malheureusement ce n’est pas raconté de manière assez subtile et captivante pour se démarquer d’autres œuvres.

Le dessin est dans l’ensemble assez beau, stylisé et en accord avec l’histoire mais je trouve le design des personnage très classique et un peu passe partout. Certaines pages ont la forme de fresques proposent de véritables tableaux assez réussi visuellement. Le trait est soutenu par une palette de couleurs assez intense et tout en contraste. C’est souvent réussi et beau bien que je trouve le rendu raté en de rares pages. En soi, je trouve le rendu visuel bon bien qu’il manque d’un petit quelque chose pour vraiment me plaire.

L’âge d’or est un récit médiéval facile et agréable à lire porté par un récit à l’ampleur intéressante. Néanmoins, je trouve l’ensemble un peu convenu et manquant d’impact dans le développement de son histoire et de ses personnages. Une lecture que je conseille sans hésitation mais attention à ne pas en attendre plus qu’une lecture bien sympathique. 

L’âge d’or est disponible en 2 volumes dans la collection Air Libre des éditions Dupuis.