Kiriko Nananan est une mangaka importante dans l’histoire du manga féminin. Influencée par le travail de Murasaki Yamada (aucun de ses mangas n’est disponible en français) et Kyokô Okazaki (Pink, Helter Skelter), Nananan fait ses débuts en 1993 dans le magazine Garo.
Water est un recueil des premières histoires courtes dessinées par l’autrice entre 1994 et 1995. Les 19 histoires ont été principalement prépubliées dans Garo mais aussi dans d’autres magazines comme Comic-Are et Comic Cue.

Nananan parle de la jeunesse et plus particulièrement de cette période si particulière des premières années de l’âge adulte. L’amour, le sexe, le désir, le regard de l’autre, la douleur sont des thèmes abordés dans Water.
Ce qui marque dès le début de la lecture est l’ambiance si particulière qui se dégage des pages. Kiriko Nananan expérimente beaucoup. L’ensemble de l’ouvrage peut paraître un peu brouillon pourtant, le manga reste extrêmement moderne dans son propos comme dans sa forme même aujourd’hui. La narration est toute en subtilité, l’espace qui entoure chaque personnage dans les cases semble soigneusement calculé et les regards, gestes et pensées sont au centre des histoires.
J’aime beaucoup le caractère littéraire de certaines histoires où le texte a une grande importance.

Le dessin de cette Kiriko Nananan est sublime pour qui aime la fragilité, l’expression et l’émotion. La composition des plans est un art que maîtrise vraiment bien l’autrice.
La lecture de Water peut déconcerter tant la narration est personnelle et la lecture parfois trouble. Si ce manga ne plaira pas à tou(te)s, il propose une lecture assez unique.
Kiriko Nananan décline les tourments de la jeunesse de bien belle manière. Water peut être lu comme un recueil de poésie des sentiments.
Une lecture très vivante qui parle de l’intime de la vie avec une grande justesse de ton. Très beau.
Water a été édité en 1 volume aux éditions Casterman (Sakka). Il n’est plus commercialisé mais peut encore se trouver à prix raisonnable.
C’est effectivement une autrice, comme les autres que tu cites, un peu oubliée et c’est dommage parce qu’elles proposaient un autre manga eu féminin. En plus graphiquement ça avait de quoi plaire aux lecteurs de franco belge notamment.
Bref, elle revient avec Blue ce mois-ci, merci Sakka pour la réédition ☺️
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je suis totalement d’accord avec toi, c’est vraiment dommage que toutes ces autrices proposant un autre manga au féminin soient autant oubliées aujourd’hui..
Oui! croisons les doigts pour que la réédition de Blue en amène d’autres 🙂
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